Crêpage de chignons
En relisant les commentaires d' un article que j'ai écrit il y a deux semaines s'intitulant "tic tac tic tac" je me suis fait la réflexion suivante : les mêmes fantômes hantent les féministes depuis 50 ans et il faudrait bien que cela change.
Le sujet de mon article portait sur l'organisation de la vie des femmes et honnêtement en l'écrivant je l'ai trouvé bien consensuel. Je ne m'attendais donc pas à ce qu'il soit le sujet de controverses. En les relisant ce qui m'a frappé ce n'est pas le contenu de ces critiques mais le fait que les arguments défendus sont presque les mêmes qui ont été à l'origine des dissensions entre féministes depuis le début des années 70.
Au départ, le féminisme s'est construit autour du refus de deux idées : celui de l'image traditionnelle de la femme et celui de son assimilation au modèle masculin. Ces revendications ont débouché sur l'apparition des deux principaux courants du féminisme, l'un posant comme priorité l'égalité entre les individus, l'autre réclamant à l'inverse l'affirmation de la spécificité féminine. En somme c'est surtout la place conférée à l'autre sexe qui divise le mouvement.
Je ne souhaite pas émettre de jugement de valeur, seulement je trouve dommage que ces clivages restent encore aussi vivaces.
Je ne souhaite pas ici faire une analyse très approfondie du courant féministe et de son histoire notamment parce que je ne la connais pas suffisamment, mais je constate seulement que ces visions continuent d'opposer les féministes sur bien des sujets, comme par exemple la place de la femme en politique. En effet, certaines politiciennes ont considéré leur féminité comme un atout en soi, leur permettant d'aborder des questions sous un angle novateur alors que d'autres ont voulu être considérées comme des " hommes politiques " à part entière qui ne se verraient pas systématiquement refiler des portefeuilles tels que ceux des affaires familiales ou sociales, de l'éducation ou des postes subalternes à faible responsabilité. J'espère que le féminisme de demain -et qui sait le nôtre?- permettra non pas de trancher mais de s'inspirer des deux courants pour en tirer la" substantifique moelle".
Alors je n'ai qu'une chose à dire : au boulot!!